Voici son récit:
Deux jours après deux secondes places décevantes, je suis de nouveau dans un avion m’amenant à Londres. Je suis le premier à l’admettre, je ne suis pas un ange mais je n’ai jamais commis de délit important tout comme je ne compte pas en commettre. De plus, maintenant je sais ce que l’on ressent lorsque l’on va en prison et que l’on perd tous ses droits de citoyen. Au cas où vous ne le savez pas, lorsque vous allez dans un pays étranger vous passez au travers de moyens permettant de mettre la main sur des criminels passant d’un pays à l’autre. Ils vous posent une série de question et déterminent si vous êtes un bon gars ou pas. C’est vraiment simple et ça ne prend que quelques minutes.
Je voyage dans le monde entier depuis maintenant deux ans et je n’ai jamais eu de problème. Tout a changé quand j’ai croisé la route du plus gros, du plus moche, du plus aigri des agents de douane. Cette femme avait autant de verrues que de tâches de rousseur et des dents … Et bien il n’y en avait pas vraiment. C’est probablement l’une des créatures les plus vils que j’ai jamais rencontré. Je me suis approché d’elle avec un sourire, un hello amical tout en enlevant ma casquette afin qu’elle puisse m’identifier plus facilement à l’aide de la photo de mon passeport. D’habitude je juge l’agent dans les premières secondes et je décide alors ce que je vais leur dire. Je suis ici pour un évènement sportif ou je leur explique ma condition de paintballer.
Quand vous dites aux gens à l’aéroport que vous jouez au paintball, ca peut devenir un poil risqué. Vous leur dite que vous êtes un joueur de paintball et vous savez qu’il y aura confiscation du gun, de la bouteille ou n’importe quel autre objet de valeur. En quelques mots à l’agent j’ai su que je me retrouvais devant le diable. Mon raisonnement a été de dire que je jouais au football pour tenter d’éviter une confrontation. Tout allait bien excepté que je ne savais pas à quel hôtel je descendais (ce qui est assez courant). Elle décida alors que si je ne savais pas où je descendais qu’elle allais me retenir le temps de passer mes sacs au crible.
Je suis maintenant pris à défaut parce que cet agent va fouiller dans mes affaires et ne rien trouver excepté mon matériel de paintball. Pendant la fouille, je leur ai dit toute la vérité. Je leur ai expliqué que j’étais un paintballer professionnel et à quel point je serais gêné si ils prenaient mon matériel. Je me suis excusé et elle a paru comprendre. Juste après ça, j’ai été placé dans une cellule d’attente où je devrais attendre qu’une décision soit prise. Pendant tout ce temps je ne pensais qu’à trouver mon transport une fois à l’extérieur. Finalement après 15 minutes ils sont revenu pour me dire qu’ils avaient besoin de me poser quelques questions supplémentaires.
Cet entretien était réalisé par un agent différent qui semblait être amical. Une fois encore, ils m’ont demandé la raison de mon séjour dans le pays. Je suis entré dans les détails à propos du paintball et de l’évènement du Millennium. On en est même arrivé à rire ensemble à propos du paintball. Après ça tout était fini, j’étais parfaitement convaincu que je serai relâché et que je pourrais continuer ma route. J’ai été reconduit à la cellule et ils m’ont dit qu’il ne faudrait que quelques minutes pour revoir mon dossier. Quelques minutes plus tard se sont transformées en une heure. Le premier agent est finalement revenu pour me donner la décision. Elle m’annonça qu’ils refusaient mon entrée dans le pays et que je devrais être renvoyé par le premier vol vers les Etats-Unis.
Mon cœur fut encore plus mis à mal que lors des deux secondes places des weekends précédents. Je ne pouvais pas croire à une mesure aussi drastique. Ils m’ont pris en photo, pris mes empruntes digitales tout mon argent et mon passeport. Ils m’ont permis d’appeler les gars de chez Nexus pour leur faire savoir que je ne pourrai pas jouer, et ma mère pour lui annoncer mon retour aux Etats-Unis. Ma mère est une personne nerveuse, je vous laisse imaginer sa panique. Ils m’ont ensuite annoncé qu’il n’y avait pas de vol avant le lendemain et que j’étais contraint de rester en maison d’arrêt : le London Gatwick Detainee House
Ils y gardent quelques gars. La plupart d’entre eux attendent d’être reçu par un juge qui leur donnera une permission pour retourner dans leur pays natal après une peine de prison. J’étais le seul américain dans toute la maison d’arrêt. J’ai eu droit à deux compagnons de cellule russes et un couvre-feu pour aller dormir. Tous les gardiens étaient des cons et j’ai du faire avec. Le temps n’a jamais été aussi long que ce jour là. Je ne pourrais pas imaginer faire un an de prison. Après une nuit sans sommeil j’ai été conduit à l’aéroport avec des menottes et placé dans l’avion. Tous les autres passagers m’ont regardé avec une gêne évidente. A part quelques filles qui semblaient apprécier.
J’ai raté le tournoi, mes vacances à Amsterdam et j’ai été complètement humilié. J’ai volé 15 heures pour aller en prison en Angleterre et 15 heures de vol retour. Si je devais noter mon voyage sur une échelle de 1 à 10 je lui donnerai un 2. La seule raison pour laquelle je ne le note pas 1 c’est que les choses auraient pu être pire, j’aurais pu être violé.
Brandon Short
Mar 10 Juin - 19:32